
Ce fils de l’Oriental profond porte en lui les souvenirs du sol natal par l’orientation du regard toujours préoccupé par la captation de la lumière et par une palette très particulière, constamment évocatrice de la nudité minérale de ses terres d’enfance aux confins du Sahara. Maîtrisant parfaitement l’usage de l’acrylique et des techniques mixtes, les formes circulaires, elliptiques et triangulaires qui animent les toiles ou les peintures sur bois de Hajoubi, font allusion aux cicatrices du temps qui passe en léguant toujours ses ineffaçables traces en nous et autour de nous. Mais Hajoubi sait aussi rêver et nous faire rêver : il plie comme un enfant du papier rudimentaire, le transforme en bateaux magiques avant de les installer dans des niches de kasbah archaïques ou de les faire immerger dans des cubes en plexiglas déposés au bord de courants d’eau indéterminés. Il y a là une nostalgie de l’aquatique mais aussi un désir d’évasion. Les créations de Hajoubi ont quelque chose de féerique et de profond à la fois.
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