
Chenu aime la vie. Son art est fait de tendresse subversive et de pudeur extravertie. Il aime à cacher la technique sous des effets de fausse désinvolture. Ses tableaux ressemblent à des ardoises insolentes, des pieds de nez, des fatrasies, des bout rimés, ils ont la beauté de certains aphorismes soixante-huitards, car ils expriment en même temps une part d'enfance et l'idée d'une révolution sans projet. Avant de s’attacher à la peinture, Chenu fit tous les métiers. Mais, cela se sent, cela se voit dans les images magiques qu’il produit : la peinture lui a donné le goût de vivre. Sur ses toiles, transparaît un onirisme à la Prévert où s'associent la craie, les encres, l'acrylique et quelquefois des cartes postales, des billets de banque, des Joconde de récupération, des bagues de cigares ou un lambeau de jute, une vision hypnagogique et jubilatoire du monde.
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